Bisou je m'envole
Prochaines dates tattoo :
PARIS : Dimanche 23 l’après midi, et le 17-20-22-25&28 Avril
! GUEST MARSEILLE ! : 4-5-6 Avril
Cher toi,
J’ai disparu pendant trois mois, comme je sais si bien le faire, en pensant un peu à toi mais en me disant que je t’écrirais quand ça se tasserai, que si c’était encore pour déverser de la tristesse dans la vie des gens je pouvais bien me taire encore un peu.
J’ai passé l’hiver repliée sur mon petit nombril, en chouinant pour de la compagnie et de la tendresse, qu’on m’a maigrement donné comme on filerait juste assez de graine à un oiseau pour qu’il passe l’hiver, sans jamais lui permettre de faire des reserves de graisses pour arrêter de trembler. (drama-queen, pourtant c’est comme ça que j’ai vécu ma réalité.)
L’amoureux m’a mise à distance, lui aussi replié sur ses petits problèmes, sans jamais faire le pont. On a pas souffert ensemble, on a souffert chacun de notre côté, et toutes mes tentatives de recréer de la connexion se sont soldées par mon coeur brisé. Je n’ai pas les mots pour décrire la peine de perdre mon lien (précieux) à cet autre être humain, de voir quelqu’un qu’on aime cesser de faire des pas vers nous, de se regarder osciller entre l’envie de lui courir après et l’envie de rester sur place (c’est à dire loin derrière.)
Je pensais aimer “inconditionnellement” mais en fait j’en ai, des conditions, dont celles sur lesquelles je suis intransigeante : je veux de la réciprocité, et les périodes difficiles se traversent avec l’intention de dépasser ça ensemble.
Je
me mange
un mur
Je dis adieu parce que l’autre me laisse revenir à la fenêtre dans l’attente d’une poignée de graine, qu’il ne me donnera même pas tout les jours. Juste assez pour que je brûle le peu d’énergie que j’ai à venir voler jusqu’à lui.
C’est le printemps, je migre vers la ville, je me tâte à chier sur ta fenêtre.
Bref j’ai perdu une relation dans laquelle je me projetais sur le long terme, quelqu’un avec qui j’aurais voulu conjuguer ma vie, et pour une grande partie de ma vie et de mon planning avait été adapté.
Je n’avais pas prévu de partir et que cette relation se casse la gueule en même temps, même si ça sentais le moisi depuis la fin de l’été. Ça fait beaucoup pour un seul homme. Tout le monde me répète avec tendresse que parmi les événements les plus durs de la vie il y a le décès d’un proche, changer de boulot, un déménagement et un divorce. Du coup, je passe du temps avec ma mère, histoire de me préparer à l’éventualité d’un fiasco sur tous les plans.
Je tiens ma barque, elle prend l’eau mais la flaque est pas si profonde.
Une pensée pour moi-de-mai qui naviguait tout ça pleine de motivation.
Tu connais cette chanson de Michel Polnareff ?
Je te souhaite une rupture sans heurt mais pas au détriment de l’autre,
Garance.